Redécouvrir le cheveu crépu avec So Nyanga : Entretien avec sa fondatrice, Dr Mireille Mbonda
Dans un monde où les standards de beauté semblent souvent éloignés de nos réalités, une voix audacieuse émerge pour nous rappeler la richesse et la singularité de notre identité. Dr Mireille Mbonda, pharmacienne et fondatrice de So Nyanga, ne se contente pas de créer des produits capillaires de qualité. Elle invite à une réappropriation culturelle et spirituelle de la beauté crépue, tout en portant haut les couleurs de son pays d’origine, le Cameroun.
Dans cet entretien inspirant, elle partage son parcours, ses motivations et la foi qui l'accompagne dans son aventure entrepreneuriale. Avec So Nyanga, elle souhaite non seulement transformer la manière dont nous prenons soin de nos cheveux, mais aussi éduquer et élever les jeunes filles dans l’amour et la fierté de leur identité naturelle. Dr Mbonda nous prouve que l’excellence et l’innovation sont à portée de main pour celles et ceux qui osent croire et persévérer.
Plongeons dans son univers et découvrons l’essence de So Nyanga, une marque qui redéfinit la beauté capillaire tout en inspirant des générations entières.
La rédaction : Bonjour, pouvez-vous vous présenter s’il vous plait ?
Mireille Mbonda : Bonjour, je suis le Dr Mireille MBONDA, pharmacienne et promotrice de la marque So Nyanga.
La rédaction : Si vous pouviez vous définir en cinq mots, quels seraient-ils ?
MM : Créative, audacieuse, amoureuse du beau, amoureuse de l'excellence, et j'espère inspirante.
La rédaction : Pourquoi So Nyanga ?
MM : Quand j'ai commencé à formuler les produits et que je cherchais un nom pour la marque, je voulais un nom qui reflète l'identité Camerounaise, le fait que je sois Camerounaise, un nom qui représente le Cameroun et qui n’est pas forcément francophone. Ainsi, Nyanga signifie ce qui est beau.
La rédaction : Comment vous est venue l'idée de créer une marque de produits capillaires ?
MM : À la base, je suis pharmacienne, et j'ai une pharmacie d'officine. J'ai deux filles. Moi, j'ai d'assez beaux cheveux et mes filles également. Néanmoins, il y a une particulièrement qui avait le genre de cheveux qui ne tiennent pas les tresses et c’est pour cette raison que j’ai commencé à faire des recherches sur tout ce qui concerne les soins capillaires. J'ai progressivement formulé des compositions maison et vu qu’elles fonctionnaient, la texture des cheveux de ma fille s'améliorant, cela m'a encouragé à proposer mes produits à un plus large public.
La rédaction : Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées durant la création de So Nyanga et comment votre foi vous a aidé ?
MM : Dans le monde de l'entrepreneuriat, il y a toujours des hauts et des bas, des choses inattendues. J'ai par exemple travaillé avec quelqu'un parce qu’à un moment, il fallait composer les produits et je ne voulais plus le faire seule. Il avait mes formules, mais il s'entêtait à ne pas faire ce que je lui demandais de faire, il faisait des choses qui ne me convenaient pas, et à mes clientes aussi. Il y a eu des pertes financières, des formulations qui ont raté et qu'il fallait verser. Ce que je veux dire, ce n'est pas seulement par rapport à la foi, mais aussi à l'entrepreneuriat : il ne faut pas se décourager, et c'est là où la foi a aidé. Je crois qu'on apprend de ses échecs. Ce n'est pas parce que j'ai raté quelque chose que je dois arrêter, mais je dois faire preuve de persévérance, de détermination, et me dire que ce que je n'ai pas réussi aujourd'hui, je pourrais le réussir demain. Comme disait Nelson MANDELA, « Je ne perds jamais, soit j'apprends, soit je gagne.»
La rédaction : Quelles sont les valeurs que vous véhiculez à travers So Nyanga ?
MM : Les valeurs de So Nyanga me correspondent.
Il y a l'excellence, l'innovation, l'accessibilité (parce que jusqu'à présent, je réponds beaucoup aux questions de mes consommatrices). On y retrouve également le volet éducation lié à mes connaissances du cheveu crépu. Et donc au travers de So Nyanga, le but n'est pas seulement de vendre, mais que chaque femme puisse se réapproprier ses cheveux. Car de nombreuses femmes fuient le soin des cheveux crépus. Certaines femmes optent pour des perruques car elles n'aiment pas leurs cheveux. Elles se défrisent parce qu'elles trouvent que leurs cheveux sont indémêlables. Je ne pense pas qu'il faille absolument porter ses cheveux au naturel, mais je pense qu'on doit avoir le choix ; Cela signifie que si je me défrise, ce n'est pas parce que mes cheveux crépus sont trop difficiles à peigner. Si je porte une perruque, ça ne serait pas parce que mes cheveux crépus ne sont pas beaux, mais c'est parce que j'ai décidé de le faire pour ce jour. Ce n’est pas pour que la perruque devienne mon identité, mais pour que mes cheveux crépus restent ma marque.
La rédaction : Quel est le futur de So Nyanga ?
MM : Bon, on espère que c'est un futur glorieux (rires). Je pense qu’à la base lorsque je mettais en place la marque, je n'avais pas de grandes ambitions. Mon but était de proposer quelque chose qui a marché sur moi et chez d'autres personnes. Mais avec le temps, je pense qu'il faut rêver grand. Donc, j'espère que So Nyanga sera une marque incontournable dans le milieu capillaire au Cameroun, dans la sous-région, pourquoi pas en Afrique et dans le monde.
La rédaction : Pourquoi choisir So Nyanga ?
MM : En tant que Camerounaise, c'est déjà le choix de notre culture. C'est choisir un produit conçu par des Camerounais pour les Camerounais, pour encourager tout ce qui est made in Cameroon et l'industrialisation au Cameroun. Car au travers de cette marque, des vies pourraient être transformées, et c'est déjà une bonne raison pour choisir So Nyanga. Il faut choisir So Nyanga parce qu'on a une vision éducative et on veut qu'à travers cette marque, les jeunes filles puissent se réapproprier leur identité. Pourquoi ne pas organiser des ateliers pour enseigner aux jeunes filles comment prendre soin de leurs cheveux crépus. Choisir So Nyanga, c'est choisir de participer à l'éducation des jeunes filles en ce qui concerne l'amour et le soin de leur cheveux.
La rédaction : Quelle a été votre plus grande victoire à ce jour ?
MM : Ma plus grande victoire, c'est d'avoir trouvé des distributeurs. Je pense organiser des ateliers pour la fin de cette année d'abord avec des professionnels, et ensuite les ouvrir à tous.
La rédaction : Quel est votre produit préféré et pourquoi ?
MM : Mon produit préféré c'est le shampooing. À la base, j'ai changé sa composition. Ce que j'aime dans le shampooing, c'est qu'il est un mini soin ; en même temps il va laver les cheveux, les hydrater et les nourrir. Si vous ne pouvez pas acquérir toute la gamme, le shampooing est indispensable.
La rédaction : Comment votre foi s'exprime-t-elle dans ce que vous faites ?
MM : Ma foi s’exprime précisément dans le volet éducationnel notamment, le fait d'être bienveillant. Je pense que beaucoup de femmes sont découragées ou désespérées car on ne nous a pas appris comment prendre soin de nos cheveux.
La rédaction : Un conseil pour la fin
MM : Il faut commencer ! Il faut éviter tout ce qui est procrastination. Il ne faut pas chercher à avoir le meilleur directement car comme Dieu a dit à Gédéon : « Va avec la force que tu as ». Au fur et à mesure, vous aller chercher à vous améliorer certainement. Présentement, je suis en train de rectifier un flacon, j'ai changé de logo, de bouteilles… Alors, il faut oser !
La rédaction vous remercie !
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